Vous êtes une entrepreneuse dans l’âme… Racontez-nous votre parcours.
Oui en effet ! Issu d’un bac littéraire, option artistique, je suis partie après mon diplôme travailler dans la restauration et voyager à l’étranger. Et c’est en lisant des livres sur l’entrepreneuriat (et notamment l’entreprenariat américain) que j’ai su que c’est ce que voulais faire : je voulais être entrepreneure ! Je n’avais pas de passion spécifique dans un domaine d’activité mais j’aimais créer, fédérer, j’avais le goût du défi et n’étais pas effrayée par le risque. C’était donc mon métier idéal !
Lorsque je suis rentrée en France, j’ai décidé d’intégrer une école de gestion durant un an pour acquérir les bases. J’ai monté ma première boîte en 2014, qui s’appelait Canopeez, et qui était un moteur de recherche dédié à l’innovation. La plateforme répertoriait à travers des fiches entreprise, les entreprises innovantes de tous les secteurs d’activité. Je rencontrais au quotidien de nombreux entrepreneurs et voulait rendre tout cela accessible et identifiable par tout le monde et notamment par les personnes qui n’évoluaient pas dans l’univers des start-ups. Je voulais aussi créer des ponts et fédérer les start up entre elles au niveau européen. Au bout de 3 ans, j’ai décidé d’arrêter car nous n’avions plus la même vision avec mes deux associés.
De Canopeez à BLIV, comment s’est créé votre duo avec Estelle Hecht ?
En parallèle, Estelle, que j’avais rencontrée lors de mon école de gestion et qui était devenue une amie, me propose, en 2014, d’aller faire les vendanges au sein de l’exploitation qu’elle venait de reprendre de ses parents. A cette occasion, je me suis passionnée pour son travail et j’avais plein d’idées sur la stratégie qu’elle pourrait adopter pour le développement digital de son domaine. Et j’ai commencé à l’aider de manière ponctuelle.
Concomitamment, fin 2014, se déroulait un événement qui s’appelle “Happy Happening, la fabrique aux héroïnes” et qui était l’un des premiers événements qui parlait d’empowerment féminin. J’y participais et découvrais que la marque d’alcool qui sponsorisait l’événement, était une marque avec un passé, que je trouvais, assez sexiste. C’était aussi à cette époque que de nombreuses marques se transformaient en réinventant l’usage, le positionnement, la transparence, l’engagement…
Tout cela me fait réaliser qu’Estelle avait tout pour réussir dans l’univers du champagne et surtout que nous pouvions le faire ensemble ! Il nous a fallu ensuite un an pour nous lancer et fin 2015, BLIV était créé.
Entre Estelle et vous, qui fait quoi chez BLIV ?
Nous avons appris l’une de l’autre pendant ces 5 dernières années, nous sommes très complémentaires sur nos pôles d’activités respectifs. Estelle s’occupe de tout ce qui concerne le vin : l’exploitation, la connaissance de la terre, l’expertise de la production et la maîtrise du produit… Et de mon côté, je m’occupe du développement (marketing, communication et commercial), de la gestion des freelance et des prestataires externes.
On pourrait résumer en disant qu’Estelle est le back office et que je suis le front office !
Durant les 4 premières années, BLIV a toujours été un side project à côté de nos projets professionnels. Nous savions que cela allait prendre du temps, nous avions fait un pari sur le long terme.
Parlez-nous de BLIV en termes de produit et d’ADN de marque…
Nous sommes deux femmes qui aimons l’esthétique : dès le départ, nous avions l’ambition de faire une marque forte. Ce n’est pas uniquement l’apanage des grandes maisons. Nous avons voulu une marque qui valorise le bon et le beau. Nous voulions casser les codes du traditionnel tout en conservant bien évidemment le travail de la terre et le savoir-faire transmis par la famille d’Estelle. L’expérience BLIV est une expérience à 360° qui éveille tous les sens.
Notre ton et notre positionnement éditorial est un vrai parti pris : nous ne voulons plus de l’image guindée du champagne, qui s’adresse uniquement aux grands connaisseurs. Nous voulons simplifier le message, qu’il soit plus drôle et plus fun, plus décomplexé. Nous sommes un champagne de célébration, autour de moments ponctuels et qui ont du sens.
La transparence, tout comme l’engagement, font parties intégrantes de notre mission d’entreprise : toutes nos bouteilles sont entièrement produites et fabriquées en France, du contenu au contenant ! Et tous les vins travaillés sont issus de raisins exclusivement cultivés sur l’exploitation d’Estelle à Berru (qui est d’ailleurs certifiée Haute Valeur Environnementale et viticulture durable depuis l’an dernier), spécialisée en Blanc de blancs.
Notre cuvée phare, l’Ambitieuse est une cuvée Blanc de Blancs, 100% Chardonnay. Nous avons également sorti une collection de champagnes millésimés en partenariat avec 3 artisanes d’art : une brodeuse, une doreuse et une styliste.
Est-ce à dire que BLIV est un “champagne pour les femmes” ?
Non ce n’est pas un champagne pour les femmes au sens où “le goût plaît uniquement aux femmes”, ce qui n’a pas de sens. Notre cible est en effet plus féminine (notre cuvée s’appelle l’Ambitieuse !) mais notre volonté n’est pas d’écarter les hommes qui sont eux aussi sensibles à l’esthétisme. Notre clientèle est à 60% de femmes et 40% d’hommes.Nous avons eu en fin d’année de nombreux retours de femmes qui étaient fières de faire découvrir notre champagne à leurs maris, leurs pères ou leurs frères.
Par contre, notre aventure est très symbolique autour du féminin, car dès le départ nous avons choisi de soutenir tous les ans des associations qui portent nos valeurs : soutien au droit des femmes, de la santé des femmes… Nous avons notamment travaillé avec la fondation des femmes, la fondation Arc autour de leur levée de fond sur la recherche autour du cancer du sein. Et cette année, nous soutenons La Maison des Femmes de St Denis qui offre une aide (médicale, juridique, sociale…) aux femmes ayant subi des violences.
Quelles sont vos actualités et vos projets de développement ?*
Nous sommes en pleine campagne de crowdfunding. Nous sommes la première marque de champagne à réaliser ce type de campagne !
C’est le résultat de 6 mois d’échange avec notre communauté, nos clients, pour comprendre ce qui leur plairait, ce qu’ils aimeraient nous voir réaliser dans le développement de BLIV. L’un des sujets remontés était celui des paillettes de notre bouteille qui n’étaient pas biodégradables. Lorsque nous nous sommes lancées, les paillettes biodégradables n’existaient pas. C’est désormais possible et c’est le projet de notre campagne de crowdfunding : continuer d’améliorer l’impact de notre production.
Nous pouvons vous aider à travailler avec les cavistes. Contactez-nous pour qu'on vous explique !