Soif d’Ailleurs, la cave parisienne spécialisée dans les vins étrangers

Rencontre au cœur du Marais à Paris avec Mathieu Wehrung, fondateur de la cave Soif d’Ailleurs, qui propose le plus large choix de vins étrangers de la capitale


Caviste, c’est une reconversion ?

MW : C’est en quelque sorte une reconversion forcée ; suite à une carrière dans la finance d’entreprise, j’ai dû quitter mon dernier poste, directeur de la trésorerie chez Europcar. Je cherchais une idée de reprise ou de création, puis je suis parti en voyage à Lisbonne, d’où je suis revenu avec une valise pleine de bouteilles, malheureusement toutes ou presque cassées. J’ai alors regretté de ne pas trouver ce genre de produits en France, et j’ai réalisé qu’il y avait quelque chose à faire. J’ai finalement ouvert la cave il y a 5 ans, avec la volonté de représenter la diversité viticole mondiale.

Soif d’ailleurs, uniquement des vins étrangers

Dites-nous-en un peu plus sur le concept de la cave

MW : Plus que de vendre des vins étrangers, l’idée est de créer et de maintenir l’événement autour de ceux-ci. Ça passe par des événements d’entreprises ou des privatisations par les particuliers, des cours d’œnologie, des accords mets/vins, des ateliers Meetic autour du vin, et des soirées quizz. La vie de la cave est très intense, très diversifiée, et ça marche bien car les gens reviennent. Par ailleurs, on est, à ma connaissance, les seuls en France à faire uniquement des vins étrangers.

Soif d'Ailleurs - Paris

Justement, qui sont vos clients ?

MW : Il y a d’abord une vraie clientèle de quartier, très très fidèle, on est « la cave du coin » ; également une clientèle de curieux, parce qu’on a l’introuvable ; enfin, des gens qui se forment viennent nous voir, car ils ont besoin de s’exercer avec des choses particulières.

Parlez-nous de votre gamme

MW : Côté prix, on commence à 8€, et la moitié de la gamme se situe en dessous de 25€. 50 pays sont représentés, pas toujours en cave, en ce moment on en a 47. On vient de rentrer le 50ème, le Danemark. On a un produit « star », qui représente un quart des ventes en volume, c’est le Champagne brésilien, le « Miolo », le grand succès de la maison ; c’est un assemblage de chardonnay et de pinot noir, produit dans le sud du Brésil, que j’ai goûté à ProWein. On en a vendu… 17000 bouteilles ! C’est nettement meilleur que les champagnes de milieu de gamme, avec un rapport qualité prix imbattable.

Quels sont vos coups de cœur du moment ?

 MW : En effervescent, les vins d’Enrico Rivetto, réalisés à base de cépages locaux et selon la méthode traditionnelle arménienne. En blanc, un espagnol, le Vegas Atlas, d’Eva de Los Santos, un petit vin blanc d’été produit en extrême Adure. En rouge, les vins archéologiques du professeur Gualandi qui a la particularité de ressusciter de vieux cépages.

Soif d'Ailleurs - Paris

Comment faites-vous le référencement ?

MW : C’est assez constant, avec une certaine structure de gamme, dans les prix et dans le contenu, avec beaucoup de pays représentés mais parce que ça en vaut la peine, avec des vins différents de ce qu’on fait en France. On cherche des vins de terroirs, qu’on trouve dans les salons et les foires, et grâce à un réseau d’importateurs ; on nous envoie des échantillons, des gens du monde du vin nous conseillent, certains vignerons viennent directement nous voir, avec parfois de bonnes surprises, parfois non. On goutte tout, ou presque : les bouteilles à 4 chiffres, pas forcément.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans cette reconversion ?

MW : C’est le partage d’une passion, on est sur un créneau qui attire seulement des gens vraiment intéressés. Ce qui inclut le conseil, raconter le vin, initier, et faire découvrir. Je constate vraiment l’intérêt du consommateur français pour les produits étrangers, il est plus ouvert que ce qu’on pourrait penser, et c’est une bonne surprise.

Comment utilisez-vous votre vitrine ?

MW : La vitrine est une fenêtre sur le magasin, qui est tout en long, ce qui donne une belle perspective de l’extérieur, qui invite à entrer. Du coup, on l’anime assez peu, pour garder la visibilité sur l’intérieur, ce qui ne nous empêche pas de la décorer de temps en temps, en fonction des saisons.

Si vous souhaitez vous rendre à la cave Soif d’Ailleurs, c’est par ici.

Eclair

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