par César Antoine, responsable relations avec les vignerons chez Bottl.
Rencontre avec Guillaume Raynaud, co-gérant du Château de la Thébaïde, 5ème génération de la famille sur le domaine. Guillaume s’occupe de la partie commercial, ainsi que de la vinification des vins du domaine. Le Domaine de la Thébaïde est un domaine de 40 hectare de la vallée du Rhône. Il s’étend sur les communes de Sablet, Gigondas, Plan de Dieu, Rasteau et Vaison-la-Romaine.
Comment êtes-vous arrivé dans ce milieu ?
Notre famille tient le Domaine de la Thébaïde depuis 5 générations, nous avons toujours été viticulteurs. Je suis arrivé sur l’exploitation à la suite de mes études car j’ai toujours souhaité faire du vin. Cependant je souhaitais aussi conserver le contact humain, aussi bien auprès des cavistes, des restaurateurs que des particuliers. C’est la raison pour laquelle je m’occupe de la partie commerciale du domaine ainsi que de la vinification.
Parlez-nous de l’histoire de votre domaine
Il faut remonter 5 générations en arrière. À cette époque, les agriculteurs avaient souvent des activités diverses, ils élevaient des chevaux, ils cultivaient des légumes et se dédiaient rarement à la seule culture de la vigne. Mon aïeul était le premier du village à posséder un tracteur, ce qui était très onéreux pour l’époque. Il a donc pu enclencher le développement du domaine. Depuis, chaque génération de la famille a apporté sa pierre à l’édifice en achetant de nouvelles terres. Aujourd’hui, notre Domaine compte environ 40 hectares que nous dédions à la culture de la vigne et dans une moindre mesure à la production d’huile d’olive.
Justement, comment s’organise la famille au sein du domaine ?
Travailler en famille, c’est compliqué, je ne vais pas vous le cacher. Nous sommes trois sur le domaine : mon père, mon frère jumeau et moi-même. Nous avons bien séparé les tâches, mon père et mon frère s’occupent des vignes. De mon côté, en cohérence avec mes études, je gère la partie administrative, commerciale ainsi que la vinification. C’est important de bien définir le rôle de chacun pour que le travail s’organise correctement au Domaine.
Parlez-nous de vos produits, de la typicité de votre terroir
Le Domaine de la Thébaïde est réparti sur trois appellations différentes. Tout d’abord Côte-du-Rhône villages Sablet ou nous produisons des vins blancs, rosés et rouges.
Le village de Sablet doit son nom à la dune qu’il surplombe. 90% des vignes autour du village sont plantées sur du sable, celui-ci apporte de la finesse au vin. En dessous, on trouve une argile blanche, très claire qui apporte beaucoup de minéraux.
Au Plan de Dieu, nous sommes sur une appellation très plate avec environ 1500 hectares de vignes. On y retrouve beaucoup de cailloux en superficie, ceux-ci vont apporter une maturité constante au vin, ils récupèrent la chaleur la journée et la redistribuent naturellement à la nuit tombée.
Enfin, sur les sols argilo-calcaire de Gigondas, nous essayons de travailler essentiellement sur le terroir et moins sur la barrique comme cela se faisait beaucoup auparavant. Cela nous permet d’obtenir des vins plus fruités et à boire dans les deux-trois ans, tout en gardant un potentiel de garde de 10-15 ans.
Qu’est-ce qui vous anime au quotidien dans votre métier ?
Il faut savoir que le métier de vigneron est un métier de passion. Il n’y a pas d’horaires, on peut se lever à 7 heures un jour et à 4 le lendemain. Ce qui m’anime réellement dans ce métier, c’est de perpétuer une tradition familiale, de reprendre le flambeau.
Quel avenir pour l’appellation et le domaine vis à vis du changement climatique ?
Il va falloir que tout le monde se fasse un peu frayeur, nous avons de plus en plus de raisins qui poussent très tôt dans l’année et le gel nous frappe quasiment chaque année. Je pense qu’il va falloir adapter nos modes de fonctionnement et de travail afin d’éviter le pire. Mais comme je dis, dame nature fait son travail et nous ne serons pas gagnants tous les ans, il va falloir travailler et faire avec les aléas climatiques.
Prenez-vous des mesures vis-à-vis du changement climatique ?
Nous sommes labellisés HVE (Haute Valeur Environnementale), ce label à un réel impact sur la protection de l’écosystème tout entier. Je pense qu’il est important de ne pas travailler seulement sur une plante mais sur tout ce qui l’entoure. Les arbres, les sols, les abeilles, tous ces éléments sont indispensables pour la vigne, il faut voir la plante comme faisant partie d’un ensemble. C’est pourquoi nous avons fait le choix de ce label.
Avez-vous un domaine, une cuvée qui vous inspire ?
Oui ! Le Domaine ou j’ai appris à vinifier, le Domaine des Escaravailles, le gérant est un très bon ami de mon grand-père. C’est un peu grâce à lui que je fais ce métier aujourd’hui, c’est lui qui m’a appris à aimer le vin et à le travailler avec amour.