Christelle Taret, propriétaire des Caves du Parc à Neuilly-sur-Seine et caviste passionnée, nous a ouvert les portes de son établissement.

Parlez-nous un peu de votre parcours

CT : J’ai changé de voie il y a une quinzaine d’années. Après 2 ans dans le secteur bancaire, en tant que conseillère clientèle, j’ai décidé de faire quelque chose qui me plaisait vraiment, mais aussi quelque chose de plus humain, à l’opposé du monde de la banque. Je me suis donc réorientée dans l’univers de la restauration et du vin, et j’ai obtenu un Master Food and Beverage à l’école Vatel. J’ai eu la chance de faire mon premier stage à Lyon, chez Alain Senderens, où j’ai pu travailler les accords mets et vins. Je suis ensuite devenue sommelière, un métier que j’adore, auprès de Philippe Bourguignon à Paris. J’ai également travaillé chez Pierre Gagnaire.

Comment êtes-vous devenue caviste ?

CT : J’avais envie de changer d’air, et on m’a proposé cette cave ; j’y suis d’abord allée à reculons, puis le propriétaire de la cave m’a dit : « vous avez carte blanche, du moment que ça rapporte de l’argent ». J’ai finalement accepté, et j’ai bien fait, car je me suis rendu compte rapidement que j’adorais le métier de commerçant. Je me suis donc occupée de tous les référencements de la cave, depuis mon arrivée il y a 12 ans. Cerise sur le gâteau, je suis passée propriétaire il y a peu.

Caves du Parc à Neuilly-sur Seine - Message in a Window

Parlez-nous des Caves du Parc

CT : Un peu plus de la moitié des références des Caves du Parc sont des vins bios, biodynamiques et nature, avec une préférence pour la biodynamie : c’est un bon compromis entre le bio et le nature, il y a un vrai suivi à la vinification, avec également un vrai travail sur la récolte, et puis c’est très bon.

On propose de tout, en essayant de travailler au maximum avec les vignerons indépendants, avec des vignerons qui respectent la terre, toujours à la recherche de qualité. On trouve toutes les régions de France, je les aime toutes, avec une légère dominante Bourgogne (quelques allocations assez rares) et Vallée du Rhône. On fait peu de vins étrangers, seulement un italien et un israélien.

Côté spiritueux, il y a beaucoup de portos, j’adore ça, on a quelques marques assez confidentielles. On propose évidemment des rhums, des cognacs, des armagnacs, et une belle sélection de whiskys. On travaille également avec la distillerie de Paris.

Quels sont vos coups de cœur ?

CT : C’est une question très difficile. Je ne peux pas vous citer un vin au détriment des autres, ce sont tous des coups de cœur. Je vais donc vous en donner plusieurs : pour la Loire, les domaines de Nicolas Grosbois et de Yannick Amirault… il y aussi de nombreux intemporels… non, en fait, je ne peux pas choisir !

« Hommes & femmes ne dégustent pas de la même façon »

Quelles sont vos autres activités ?

CT : On organise des dégustations tous les samedis, souvent en présence de vignerons et avec des accords mets et vins. J’ai également créé il y a 8 ans maintenant le club de dégustation féminin Ellesvino, en partant d’une idée : hommes et femmes ne dégustent pas de la même façon, et parfois les femmes n’osent pas s’exprimer sur le vin. La création de ce club, c’était donc l’envie de faciliter les choses. Nous organisons un diner tous les mois, parfois avec un vigneron, autour d’un verre. C’est aussi un vrai réseau humain d’entraide féminine.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

CT : C’est la relation avec les clients, la proximité, l’humain, le fait d’être vecteur de lien, et puis le conseil, l’écoute qui différencient les caves des grandes surfaces.

Il y a aussi la découverte, la recherche des vins, en allant notamment au restaurant, et en allant voir ce que les autres font.

MW : Quels sont vos projets ?

CT : On va sûrement réaliser des travaux dans les caves, pour gagner de la place et ainsi pouvoir accueillir plus de monde, dans l’idée d’organiser plus d’événements, des soirées à thème notamment