Le caviste du mois avec Rumporter
Adrien Bonetto : Pouvez-vous vous présenter, quel est votre parcours ?
Emilie Lecomte : Emilie, 39 ans et plus toutes mes dents (!), caviste à Durtal en Anjou (49) depuis 2010. Avant cela, j’ai fait des études de Langues et Commerce à Angers, déjà en vue de travailler dans le monde des spiritueux.
J’ai eu la chance d’intégrer la Distillerie Cointreau quand j’étais étudiante (le temps de préparer mémoire+soutenance) et là j’ai eu un premier coup de foudre pour la distillation et l’atmosphère de la salle des alambics.
Je suis ensuite partie à Cognac chez Rémy Martin où j’ai été fascinée à la fois par le vieillissement sous bois mais également par le “jeu” des assemblages. Puis j’ai été travailler en Inde pour Kyndal (un distributeur de spiritueux).
Une fois rentrée en France, je me suis formée sur le vin auprès de différentes structures (vignerons indépendants, maison des vins, cave coop…) avant de monter la cave en 2010. Un rêve ne m’a jamais quitté : faire vieillir mes propres alcools et créer ma marque de spiritueux…
AB : Pouvez-vous nous présenter votre cave ?
EL : Ma cave est comme moi, en perpétuel mouvement ! Je propose une large gamme de produits, des vins (surtout en bio ou biody), des bières (que des crafts françaises), de l’épicerie fine (surtout des produits du terroir local) et bien sûr des spiritueux avec un accent mis sur le whisky et le rhum.
Cela représente pour le rhum une quarantaine de références avec des nouveautés tous les trimestres selon les dégustations et découvertes que je peux faire. Je n’ai pas de gamme permanente même si certaines références sont toujours plébiscitées par les amateurs.
AB : Comment faites-vous les sélections que vous proposez à la vente ?
EL : Je fais les salons spécialisés (Dugas Club Expert, Whisky Live et autres salons locaux), je fais régulièrement des dégustations avec des agents et je reçois des échantillons. Si ça me plaît ou si je pense que ça peut plaire à une partie de ma clientèle, je référence.
AB : Quelles sont les références les plus vendues ?
EL : Les rhums de tradition hispanique ont toujours le vent en poupe (Coloma et Botran fonctionnent très bien), même si je sens un revival des rhums agricoles et notamment les blancs. Après, il faut dire que j’en ai référencé plus ces derniers mois, plus d’offres amènent donc à une meilleure visibilité de ce segment et donc, plus de ventes !
AB : Comment voyez-vous évoluer le marché du rhum ?
EL : Clairement il y a 10 ans, le marché du rhum en était à ses balbutiements et je pense qu’on doit énormément à des marques comme Diplomatico et Don Papa qui ont été une porte d’entrée dans l’univers du rhum pour de nombreux consommateurs.
Mais aujourd’hui je trouve que les clients sont en recherche de rhums moins sucrés et comme je le disais plus haut il y a un regain d’intérêt pour les rhums agricoles et notamment les blancs. Je propose peu de spiced donc je ne peux pas trop m’exprimer sur ce segment (même si Canerock démarre fort!).
AB : Quels sont vos rhums préférés ?
EL : J’aime beaucoup les rhums agricoles et c’est vrai que ces deux dernières années on a été gâtés par des sorties de rhums incroyables : Bête à Feu et globalement toute la gamme A1710, j’ai un énorme coup de cœur pour les rhums de Baie des trésors et dernièrement j’ai été bluffée par La Favorite 55°, sans doute le meilleur rapport qualité/prix/plaisir de cette catégorie !
Et un des derniers référencements s’est porté sur la marque de rhums arrangés réunionnais Gadyamb qui propose des rhums arrangés précis, complexes et peu sucrés, une belle découverte ! Et pour l’anecdote, Etienne, un des co-fondateurs de Gadyamb, est originaire de Durtal
AB : Proposez-vous des dégustations / animations autour du rhum ?
EL : Oui je propose des ateliers dégustation sur le Rhum au moins 2 fois par an et L’Atelier (espace de dégustation attenant à la cave) peut être privatisé. Un dîner gastronomique avec accords mets/spiritueux est également prévu pour la fin d’année prochaine.
AB : De futurs projets autour du rhum ?
EL : Alors oui mais je ne peux pas encore trop en parler car je suis en plein Business Plan 😉 Mais je travaille sur un projet d’embouteillage indépendant dans lequel j’achèterai mes “new make” pour les faire vieillir ici et j’ai également trouvé de la mélasse très intéressante que j’aimerai pouvoir distiller un jour…
————————————————————————–
Soif de Terroir
Du Mardi au Samedi, de 10h00 à 19h00
Fermé le Mercredi.
25, avenue d’Angers 49430 DURTAL